éditions du temps qui passe cybercarnet [blog] de Pascale Evrard
  • Festival du mot

    Festival du mot


    Quelle qu'était notre déambulation à travers la Charité, le mot était partout présent dans la ville !


    (La Charité : pause pique-nique sur les bords de Loire / été 2011).


    En lettres peintes sur les murs.


    Sur les vitres, jouant avec les supports…



    Ou encore sous forme de graphes spontanés.


    Quand fond et formes se répondent.


    On en viendrait alors à confondre les façades…


    Se raconter d'autres histoires.


    Plus triviales pour certaines (s'amuser de l'ironie des accents absents).


    Mais se reprendre très vite à d'autres aspirations et grandeurs


    avec l'heureux esprit, toujours, des coïncidences


    et un clin d'œil au Temps qui passe… (s'emmêler un temps dans les temps / les mots officiels et les autres).

    ................................. Spirit & spiritueux..........................


    Quand la Place des Pêcheurs prétend à juste titre - et avec l'aide de Shakespeare - que " Les mots sans les pensées ne vont jamais au ciel".


    Plonger au hasard le regard dans une vitrine…


    … des portes, une clef… et tant de perspectives…



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    Alors, j'y suis retournée en mai.

    J'ai emboîté le pas, cédant à la tentation du 8ème Festival du mot pour fouler à nouveau les bords de Loire et me laisser remuer par le courant des mots.


    La malette optimiste du Temps qui passe a pris la pose au pied de l'affiche fine d'un Desclozeau à la pêche… au mot.


    Puis elle s'est posée sur les bords du fleuve (un roman ?)


    et devant la porte du monde à l'envers.


    La maison des mots dans la ville du livre…


    Le monde est-il petit ? Je ne savais pas que John Crombie vivait à La Charité-sur-Loire.
    Dans la vitrine de ce typographe-imprimeur et concepteur de livres, Cent mille milliard de poèmes de Raymond Queneau (mis en page par Massin) trône parmi les « petits » livres Kickshaws qu'il réalise avec Sheila Bourne.

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    C'est ici qu'aura lieu l'inauguration, dans le jardin du prieuré.

    En attendant je poursuis mes explorations.
    Je souffle de ma rocambolesque mésaventure du jour…

    …frappée d'autres lettres peintes et marquages au sol…


    Quand ma "pierre de lune" a commencé à faire des siennes sur la nationale 7 à l'approche de Fontainebleau… (un étrier de freins grippés qui aurait pu conduire à la catastrophe) j'ai immédiatement pensé que c'en était terminé du festival du mot…
    C'était oublier le relais rendu possible par l'assurance.


    Alors, non pas à bicyclette, mais à bord d'une impressionnante Peugeot de location (3008… seul véhicule disponible alors…) j'ai repris la route.

    Tant de contretemps pour être si près (en homophonies)…
    du point (canal) de départ ! (sur l'autoroute de l'arbre, j'avais croisé le "Château Landon").
    Autant dire que j'étais drôlement heureuse d'être arrivée à destination !


    Chaque année un mot est à l'honneur.
    Sur la place centrale de la ville, les mots, les années qui y sont gravés fixent dans la pierre l'aura de la Cité, son histoire en cours…

    "Twitter" est le mot de l'année 2012.


    L'orage flottait dans l'air mais les discours successifs furent jubilatoires; un ton sans langue de bois tout à l'honneur des mots. Tout à l'honneur, en fin de compte, de cette Cité du Mot.
    Pour la première fois depuis la création du festival, Vincent Rocca n'ayant pu être présent, un comédien - Guillaume Fafiotte - lira son discours tout autour du mot de l'année : un régal de sons.


    Martine Le Corre — une militante d'ATD Quart-Monde — est l'invitée d'honneur. Les mots ont changé sa vie.


    La nuit tombe, je longe la Loire le cœur serré. Je suis encore sous l'émotion du Papillon Syrien une création inédite pour le Festival du Mot, que je viens de voir aux anciens "Abattoirs".

    Le papillon
    ondule ou voltige ?
    Est-ce notre larme ou notre sang ?

    Et elle, est-ce la Syrie ?
    ou bien la mère d'un martyr ?

    Une chanteuse, un vibraphone, une contrebasse pour interpréter les poèmes de Hala Mohammad. Poèmes qui sont autant Hymnes de liberté que Chants de salut pour ce peuple en pleine actualité de guerre civile.
    Trois portraits en avant-scène sont mis en lumière à la fin du spectacle. Il s'agit d'artistes et intellectuels syriens qui ont été tués… qui étaient de leurs amis. Ossama Mohammed le réalisateur, et la troupe, leur rendent un vibrant hommage. Une profonde émotion circule alors, palpable.

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    Le lendemain, premier petit déj' des mots, un rendez-vous truculent avec la langue.

    Après — "Les mots du cinéma" de Yves Rousset-Rouard, un apéro philo / mot-jito; joli tour de force de Laurence Devillairs qui me laisse sans voix, un autre spectacle Abilifaïe Léponaix de Jean-Christophe Dollé en Salle des Fêtes… — retour à l'hôtel.

    Mon ombre se projette sur les murs de la Charité.
    Cette virée trop éphémère n'aurait-elle pas dit son dernier mot… ?

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