éditions du temps qui passe cybercarnet [blog] de Pascale Evrard
  • « Chronique Lursienne »

    « Chronique Lursienne »

    Quand se forme une nouvelle parenthèse en Durance, miroitante sur le ciel,


    ne pas imaginer qu'on aura le temps de faire, de dire quoi que ce soit, et puis un jour, un matin, une nuit, accueillir l'élan et prendre le temps avant qu'il ne soit trop lointain, de faire part. Peut-être pour que commence enfin le blog du temps qui passe.

    Il y a la montagne de Lure dans le paysage, et il y a Lurs, le village où ont lieu ces rencontres… au sommet, je disais donc.


    « Cité de caractère », une belle entrée en matière…

    Certes, signalons (signalisons ?) que les accents, les approches seraient à revoir, mais à l'arrière plan du nom provençal, n'y a-t-il pas trois ciprés, si si ! si près ! tous prêts à jouer les rapprochements.
    Vous savez… lorsque tout fourmille de sens et dans tous les sens, à ne plus savoir d'ailleurs quel titre donner à l'aventure, tant les images, les mots et que sais-je encore, se répondent… tant vient l'élan pressant de célébrer ces correspondances… Hé bien ! voici une métaphore qui en dit long sur ce qui se passe à Lurs, le temps étendu d'une semaine de rencontres.
    « LUS », c'est aussi lire, avoir lu, (l'accent provençal mis de côté).
    Les approches de chacun, d'aussi loin, de si près, m'ont fait voyager, voir, explorer, découvrir, re-découvrir, et réagir, jusqu'à même quelque fois me retourner…


    (là où les panneaux tombent bien)

    Depuis le coup de bleu de l'arrivée, jusqu'à l'orage du départ, les forts coups de vent sur le boulodrome et le coup de blues du lendemain.

    Les quelques uns pas encore partis (très nombreux cette année) sont venus pour échanger autour de la semaine écoulée. (Aube de la soixantième !)
    Comment traduire, restituer ces semaines lursiennes, comment organiser cette matière déjà si dense ? Faut-il mettre un serveur à disposition pour le partage de nos données (une folie ?), et archiver, compacter pour ajouter au silo ? Se garder aussi le droit à l'éphémère ? Les pensées fusent tous azimuts… L'enthousiasme est débordant.

    En attendant ceci ou cela ou un peu de tout cela (ce qui représente quoi qu'il en soit une montagne à arpenter !), vous pouvez d'ores et déjà parcourir une approche, ma personnelle et modeste contribution à cette cession, en images et en mots pour le plaisir de l'échange.


    À Lurs, il y a « La Chancellerie »… ce qui se passe dedans,



    et ce qui se passe dehors : côté entrée,


    ou versant terrasse panoramique (très ensoleillé).

    À l'issue des conférences, d'un côté comme de l'autre les échanges se poursuivent…
    durant la conférence de Tom Henni, j'emporte en passant une image parlante.

    « de la luminosité à la lumière ambiante… rassembler les fenêtres ».

    Je livre (avec mes parenthèses) ou restitue telles quelles, pêle-mêle, quelques notes.
    C'est parti !

    Françoise Neveu (1)
    à : préposition de lieu. la marge.
    Faire un pas de côté et refaire le monde de la typographie - Reprendre joyeusement (l'affreux) (harnais) Reprendre joyeusement ! (dis monsieur Songe, en finalité) - Pendant tout ce temps j'ai rarement oublié… Gérard Blanchard - Les jeux olympiques d'hiver, février 1968 (je suis née pendant).
    Vicenzo Susca Giffler le public pour le bouleverser > LONG LIFE THE NEW FLESH ? - Jaillissement de sensiblité - Réchauffer le médium / médium paysage ? / médium langage ? / le temps d'internet structure-t-il le rapport général au temps ? - Les mutations culturelles… (tout un débat !) - Renaissance d'une sensiblité collective ?
    François Weil (parcours jubilatoire : Swing time subtil - Élégante sortie de conférence - quelques pas de claquettes de Fred et Ginger par dessus la barrière). « Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu » Chamfort.
    (Vive la matière palpable) >>> Heureux les cailloux (un jour, quitter Paris ?)

    Françoise Neveu (2)
    (Et puis quand même… les flâneries ! la liberté) Le pont traversé - Jean Paulhan - La librairie (du même nom hommage) près du jardin du Luxembourg, dans la rue de Vaugirard (y passer bientôt) vers Sam Winston (image de tête de la chronique) : les définitions des mots, leurs images typographiques - Matthew Bellamy de Muse - Made Up / True Stories : (mensonges / histoires vraies) - Plastique des liens hypertextes - Un monde de lectures non full stop - The fail of language / l'espace entre les mots - To born and to pass away : cartographies de (sa) concentration. « The medium shapes the messenger » - Orphan : cet enfant des livres trouve un pays au delà des mots - L'historique de l'histoire… - The truce livre influence (la trêve) de Primo Levi - Roméo et Juliette > trois blocs de textes : Attraction / Aversion / Indifférence / qui mènent à un constat : l'impermanence… WHY ? ALL THAT ! - To embody something and learn « full stop »
    Ève Netchine « La marge tient la page » réplique de Godard (par deux ou trois fois citée) - (rouleau) volumen >>>> codex - Les gloses et niveaux de gloses - Les gloses interlinéaires - Les mouchetures ou trèfle - Les encadrés - Les manicules : des multitudes de mains se succèdent sur la page - Drôleries (âneries ?) : les irrévérences dans des ouvrages de dévotion - Ces drôleries ne seraient-elles anti-gloses ? Conclure sur les Hétérotopies de Foucault. La venue de Philippe Millot (pince-sans-rire au tournant de la page, une messe impeccable).

    PAUSE et après-midi « parasols » à la maison des métiers du livre de Forcalquier - Échange, partage (et voyage n°4 pour « la travailleuse » du Temps qui passe). (Quelqu'un ma dit : « d'années en années, je ne me souviens jamais du nom de vos éditions », j'ai trouvé ça joli).

    ....................................... (à-côtés

    Il y a quand même un peu « une vie entre Lure »…
    Chaque fin de journée, je reprends le chemin repos, j'emprunte la route de Sigonce, là où j'ai photographié le boulodrâme le dernier matin (tourner juste après le garage Renault). Un peu après le…

    …je retrouve Benoît et un autre festival typographique.

    Nous nous racontons nos journées et nous répétons un peu les nouvelles chansons (un autre projet des éditions prévu pour la fin de l'année).
    Grands bols de nature et d'étoiles ! la nuit ne faillit pas de ses constellations envoûtantes.

    Le matin, le soir, les chats sont aussi au rendez-vous, un puis deux, puis trois… et un chien aussi, plus tranquille (minoritaire) mais tout aussi gourmand.

    ....................................... à-côtés)

    Faire la chasse aux Taons dans la twingo… et c'est reparti !

    Morgane Rébulard : le Polyglot - Quelle était votre motivation ?
    Franck Adebiaye en prêcheur - Text'appeal ? - Un peu de désinvolture, de la fantaisie (diantre !) - Vers une typographie loisible - Comme dans les premières radios libres.

    Michel Melot : créer une sorte d'étincelle entre le texte et l'image - Les légendes des estampes de Goya qui donnent à l'image profondeur et violence - Malarmé, grand admirateur des légendes de Redon - (et je retrouve la fleur de marécage d'Odilon Redon, « Prince du rêve ») - Et pour conclure : Glenn Baxter et ses légendes bizarres…
    Oh ! les paperolles (joli mot) de Yulia Brodskaya (vive la matière, encore !) - Il faut du temps, il faut du temps… dit Albert Boton - J'aime les choses irréfléchies - J'aime les outils utilitaires, bien dessinés - Bien que le dessin soit différent, l'obsession se retrouve - Évidemment, quand on prend un virage dans une lettre, on ne risque pas grand chose… (son père était ébéniste) - Consolider son quant à soi - Fabriquer de l'art avec du bois, ça j'aurais aimé - Ah ! c'est beau la typo (phrase de fin / émotions / applaudissements) (j'ai pris des cours de calligraphie avec Albert Boton lorsque j'étais étudiante à l'ENSAD, j'ai été ravie de le revoir ici).

    Vendredi 26 août 2011
    [café crème sur la Durance, le vent se lève]
    J'ai remarqué devant l'église, un velours prune mauve, dessus est écrit « oraison ». (Il y a un village qui s'appelle comme ça dans les environs). Des gens se rassemblent pour un enterrement qui, je suppose, doit avoir lieu ce matin. Lorsque je suis arrivée au village, les cloches sonnaient neuf heures. La Durance est tranquille, basse, et forme des miroirs en arcs de cercle, un peu vus du ciel (arcs de ciel ?) Le vent suppose la pluie à venir me dit la dame du café. Comme s'il n'avait pas dit son dernier mot, le soleil fait alors une percée. Les cloches sonnent à nouveau… On dirait qu'elles sonnent le glas… face au panorama, la gravité de leurs élans lents me serre le cœur. Un trio bavard vient rompre la mélodie funèbre et le vent souffle tant qu'on pourrait s'envoler.

    9h30, le temps de la dernière journée commence.
    (Celui qui croyait au ciel (?) La rose et le réséda Françoise Neveu et Laurent Vannini entonnent à deux voix le poème d'Aragon revisité (enfin, je l'entends un peu comme une chanson). Tom Henni : graphiste scénographe (?) comment dessiner le contour d'une pratique ? - Esprit d'ouverture ou d'improvisation… WYGIWYG - What you get is what you get… Une exposition avec des affiches qui parle des livres. Et des livres qui parlent de tout - Une poétique de l'édition ? - Les plus beaux livres [- ne sont pas les meilleurs livres] : Chaumont, prendre au mot la dissection - Une espèce de performance avec certains livres épuisés… - Éclatés de livres - Tortionnaire ? - Sentiment coupable - Une dissection amoureuse cependant (Pierre Di Sculio rassurant suite au vandalisme de l'exposition / c'est vrai, je me souviens des quelques livres manquants qui laissaient le parcours sur un étrange sentiment).

    De nouvelles chaises sont arrivées cette année. Je viens d'apprendre par Michel Olyff (se souvient-il que mon père était garagiste ?) que c'est la Régie Renault qui avait alors offert tous les coussins carrés qui ont aidé au confort de leurs « prédéce_sœurs_ »… (Régie… ça sonne presque intime).

    Laurent Lemire - Introduction aux « savants fous »… Pour terminer : Alan Turing (1912-1954), l'inventeur de l'ordinateur, se suicide en 1954 avec une pomme empoisonnée… (?… > Apple… ?) - Camille Scherrer : Quand le POWER BOOK rencontre le REAL BOOK (ça donne) le livre augmenté - Comment réconcilier les livres et les ordinateurs, faire un livre qui prenne vie ? - Le Monde des Montagnes - (Magique ! si suisse aussi).

    Comment réconcilier le monde des outils et le monde des souris ? (Comment retrouver le sourire ?)

    Un bouquet final, avec le numéro de Susanna Shannon et Étienne Robial (jubilatoire pour ma part) - Les crayons de couleur - La corde à treize nœuds - La corde des bâtisseurs - La révérence à Massin - Le compte-fils (retrouvé chez les couturières) - La rhombe. Non, pas un losange ! - Et un ticket gagnant : un lot, « La conversation » qui me sera remise le lendemain matin par Kathleen*, croisée sur route départementale au hasard de nos départs (le mien différé pour prolonger la conversation ? la conservation ?…)

    * Nous avions parlé d'y aller ensemble lors de son prochain passage à Paris !

    La conversation… voilà qui est lue, je l'ai parcourue dans le bus 67, le temps d'un aller retour Pigalle / Jardin des plantes : BATTRE LE FER TANT QU'IL EST CHAUD !

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  • commentaire de : Courouble Liévin - le 28 septembre 2011

    Bonsoir
    J'ai parcouru trop vite ce soir ces pages pleines de rêve!! J'ai aimé "Conversation et Conservation"!!
    Bravo
    Claude et Annie

  • commentaire de : GODJU - le 15 septembre 2011

    Pas le temps hélas à cet instant de lire ces jolis txtes, juste le plaisir de découvrir les photos et de ressentir l'ambiance, l'atmosphère.

  • commentaire de : NT - le 14 septembre 2011

    Quel plaisir de parcourir ton carnet, spécialement pour moi qui n'ai pas pu voir tout ça depuis… les cuisines !-)